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Pourquoi l'interdiction des Airbnbs tue les centres-villes ?

3/4/2024

Pourquoi l'interdiction des Airbnb tue les centres-villes  ?

Les centres-villes des petites et moyennes villes sont confrontés à une série de défis qui menacent les commerces qui s’y situent. 

Manque d’accessibilité pour les automobilistes, parkings payants … Accéder aux commerces est souvent un véritable parcours du combattant. 

Ces difficultés dissuadent les consommateurs de fréquenter les centres-villes et les poussent à acheter en ligne ou en dehors de ces quartiers urbains, à commencer par les surfaces commerciales. En outre, la hausse des loyers commerciaux, les changements démographiques, ou encore la politique du “tout piéton” aggravent la situation. 

Face à ces défis, la location courte durée émerge comme une solution pour revitaliser les centres-villes.

Des centres-villes des petites et moyennes villes appauvris

Les centres-villes des petites et moyennes villes se retrouvent aujourd'hui confrontés à une multitude de défis :

La difficulté de stationnement et les parkings payant et/ou saturés

L'un des principaux obstacles à la fréquentation des centres-villes est la difficulté de trouver un stationnement disponible. 

Les automobilistes se heurtent souvent à des parkings saturés et à une pénurie d'espaces de stationnement à proximité des commerces et des attractions principales. 

Parallèlement, des dispositifs intransigeants comme les voitures baptisées "sulfateuses à PV", équipées de caméras sur le toit, scannent les plaques d'immatriculation des voitures garées pour vérifier instantanément si elles ont payé leur stationnement. 

Un forfait pour stationnement (FPS) d’une valeur moyenne de 30 euros s’ajoute à la charge des automobilistes lorsqu'on se rend en centre-ville.

De plus, les vignettes Crit’Air disqualifient les véhicules anciens polluants, rendant ainsi nécessaire la possession d'une voiture récente pour accéder aux centres-villes. C’est un privilège que près de 10 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté ne peuvent malheureusement pas se permettre.

Rassurez-vous, il y a quand même une forte présence de personnes en situation de précarité visibles dans les centres-villes, que ce soit contre les vitrines, dans les gares ou sous les ponts, ce qui, d’ailleurs, ne favorise pas la redynamisation de nos centres-villes.

Cette situation, de la guerre aux automobilistes, dissuade de nombreux visiteurs potentiels. En effet, ils préfèrent éviter les désagréments liés à la recherche d'une place de stationnement et aux risques de vols en tout genre.

La concurrence des centres commerciaux en périphérie

Outre les problèmes liés à l'accessibilité en voiture, il y a une concurrence croissante des centres commerciaux en périphérie.

Ces grands centres commerciaux proposent souvent un stationnement simple et gratuit, des espaces aménagés avec des chariots, ainsi qu'une plus grande variété de magasins colocalisés. Cela attire alors de nombreux consommateurs hors des centres-villes.

Les centres commerciaux permettent d’éviter de perdre du temps à parcourir toute la ville à pied afin d’obtenir ce dont on a besoin, avec de multiples allers-retours à la voiture pour se décharger les mains avant de retourner au magasin suivant.

La hausse des loyers commerciaux et des taxes foncières

La hausse des loyers commerciaux dans les centres-villes peut dissuader les petits commerçants de s'installer. Les coûts élevés de location, associés à une baisse de la fréquentation, compromettent la viabilité des activités commerciales et contribuent à la vacance commerciale.

Parallèlement, avec le trou dans les caisses généralisé, l’explosion des taxes foncières bat son plein et devient de plus en plus une créance à part entière.

Les changements démographiques

Enfin, les changements démographiques, tels que le vieillissement de la population ou la diminution du nombre de jeunes familles dans les villes, affectent la dynamique des centres-villes.

Le vieillissement de la population peut rendre difficile la viabilité des commerces ciblant les jeunes familles, en raison des différences dans leurs habitudes de consommation.

Tous les français rêvent de leur propre maison individuelle avec jardin où leurs enfants pourront grandir paisiblement, loin de certaines  “cages à lapin” - les immeubles HLM de 20 étages, et où, de surcroît, la présence d’un guetteur au rez-de-chaussée qui fait grimper les charges de copropriété.

La location courte durée : une solution pour stimuler l’économie locale

La location courte durée, souvent perçue comme une menace par la location traditionnelle, offre en réalité plusieurs avantages pour revitaliser les centres-villes.

En effet, les allers-retours des locataires permettent d’accroître le flux de visiteurs et de consommateur aguerris. Cette dynamique permet d’inciter la création de nouveaux commerces afin de répondre à la demande et dynamise ainsi l’économie locale.

De plus, la location courte durée peut jouer un rôle crucial dans la préservation du patrimoine architectural et culturel des centres-villes. Elle encourage l'investissement dans la rénovation, la restauration et la modernisation des bâtiments historiques, qui offrent une rentabilité à la hauteur des ambitions des coûts des travaux. 

En augmentant le flux de visiteurs, la location courte durée contribue à une activité régulière tout au long de l’année, notamment grâce à sa clientèle majoritairement professionnelle. Certaines villes côtières, en raison d’un manque de bassin d’emploi, échappent à cette généralité et se retrouvent mortes en hiver, obligeant les élus locaux à prendre des décisions drastiques (et sûrement veines).

Elle lutte contre les vacances commerciales, dues au déclin du tourisme et au manque d’accessibilité. Elle redynamise certains quartiers et commerces tels que les monuments historiques, églises, musées, ainsi que les bars, restaurants et autres commerces de proximité, comme les fromageries. Et oui, la location courte durée, c’est toute l’année !

Enfin, la location courte durée à permis d’observer que même dans le pays des droits de l’homme, nous ne sommes pas à l'abri de tentatives ou d’actions portant gravement atteinte au droit à la propriété.

Des élus locaux, prêts à tout, vont jusqu'à envisager d'interdire aux propriétaires de disposer de leur bien, sous prétexte d'intérêt commun. Pourtant, les raisons mêmes qui poussent ces propriétaires à opter pour la location courte durée découlent de décisions toujours plus contraignantes pour eux, telles que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et le permis de louer, tout en offrant une protection de plus en plus forte aux locataires, qui sont souvent moins solvables.

La location courte durée : la principale cible de la crise du logement

La location courte durée ne devrait pas être la principale cible de la crise du logement. En effet, d’autres facteurs y sont responsables tels que les logements vacants ou abandonnés, les biens non entretenus ou insalubres, ainsi que les résidences secondaires, notamment lorsque celles-ci deviennent excessives.

Le vieillissement de la population, l'augmentation des divorces et des familles monoparentales, ainsi que l'occupation de logements par des étrangers bénéficiant d'allocations logement, méritent également une attention particulière. Par ailleurs, les obstacles bureaucratiques tels que les délais pour obtenir un permis de construire et les politiques écologiques défavorables au logement individuel jouent un rôle significatif.

De plus, comme récemment observé en Argentine, une révision du logement a permis de résoudre efficacement la crise du logement. Il est donc envisageable que la France puisse bénéficier de solutions similaires. Cependant, les propriétaires se sentent souvent désavantagés par la législation actuelle, notamment la loi 89 qui accorde une protection accrue aux locataires. Cette asymétrie juridique peut inciter de nombreux propriétaires à éviter de se conformer à cette réglementation, créant ainsi un cercle vicieux dans lequel le problème du logement reste sans solution.

Justin A

April 3, 2024

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